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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/178

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prussienne qui s’était montrée trop près de nous. Nous tirions à genoux, nous appliquant à viser sur la lumière du coup ennemi. À côté de moi, j’avais un Alsacien nommé Dissert.

Tout à coup, il pousse une sorte de plainte étouffée et tombe à la renverse.

— Qu’as-tu ? lui dis-je.

— Je ne sais pas !… J’ai cru que j’étais blessé et je crois que je ne le suis pas.

— Voyons, c’est stupide ce que tu dis !… Es-tu blessé ou ne l’es-tu pas ?

— Voilà !… J’ai reçu comme un coup, là, au défaut de l’épaule, et j’ai été comme poussé en arrière… et pourtant je ne suis pas blessé !

À ce moment, passant machinalement sa main sur le canon de son chassepot, il pousse une exclamation.

— Ah ! voyez donc, caporal !… Ah ! que c’est drôle !

En effet, c’était singulier. Une balle prus-