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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/206

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Alors, je me levai, mais tous mes camarades s’écrièrent :

— N’y allez pas, Poilay, ne bougez pas ! c’est un tour du lieutenant. Et vingt de mes camarades se disposaient, qui à me faire un rempart de son corps, qui à désarmer le sergent et les quatre soldats qui lui faisaient escorte.

Je priai mes amis de se calmer, bien persuadé qu’il y avait la main du lieutenant dans tout cela, mais trouvant aussi que cette riposte était de bonne guerre. Les assurant que j’étais, malgré tout, sans aucune crainte, je leur serrai la main.

Comme s’ils ne devaient plus me revoir, plusieurs m’embrassèrent avec effusion. Puis, avec mes gardiens, je pris le chemin des Perches.