Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Tout cela, dit-il, c’est fort bien ! Oui, je comprends votre irritation. Je l’excuse parce que vous n’êtes soldat que depuis la guerre et que vous n’avez pas été dressé à la sévère discipline. Où en serions-nous, si tous les soldats faisaient comme vous ? Le cas de ce lieutenant n’est pas isolé. Alors, il n’y aurait plus d’obéissance possible, si chaque soldat, ayant à se plaindre, pétitionnait à l’autorité supérieure. Vous avez cent fois raison, mais vous avez une fois tort, et cette seule fois pèsera plus que toutes les autres dans la balance du code militaire. En somme, vous êtes le pot de terre contre le pot de fer. Il ne faut pas vous dissimuler que le cas est grave. Savez-vous comment est formulée la plainte du lieutenant contre vous ?… Voici, je passe les préliminaires et j’arrive au fait : « pour avoir excité au désordre dans une compagnie d’Éclaireurs et ameuté la dite compagnie contre le lieutenant et cela devant l’ennemi ».