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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/215

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brèches partout et, dans l’intérieur, pas une place large comme la main qui ne fût jonchée d’éclats de projectiles.

Il y avait de nombreux vides dans les rangs de mes premiers camarades. Les récits de ce qui s’était passé en mon absence semblaient un chapitre nécrologique.

Dans les casemates, les conversations étaient lugubres. Il n’y avait pas de jour que quelque convoi funèbre ne s’acheminât vers le cimetière ou vers l’hôpital, ce qui revenait au même, car pas un soldat ne sortait de cet hôpital. Ce qu’on en racontait était terrifiant. Aucune hygiène. On manquait même de matelas. La légende prétend qu’ils blindaient la casemate du colonel Denfert, mais je ne crus jamais la chose possible. Des sacs de farine, passe encore, — nous en avions en abondance, — mais les matelas des blessés, je me refusais à le croire. Toujours est-il qu’on en man-