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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/216

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quait absolument. Comme les dépôts de fourrages avaient été brûlés, il n’y avait pas de paille non plus. Les blessés gisaient donc sur le sol nu au milieu des détritus — et quels détritus ! — imparfaitement balayés, faute de personnel. Ajoutons que les rats évoluaient au milieu de ces horreurs comme en pays conquis.

On me citait ce fait. Plusieurs Mobiles du Haut-Rhin avaient été réclamer le corps d’un de leurs compatriotes pour l’inhumer dans le cimetière municipal. Un infirmier leur indiqua qu’il se trouvait à l’extrémité d’une galerie.

Ils cherchent, ne trouvent rien, reviennent à l’infirmier qui insiste :

— Je vous dis qu’il est là-bas, au bout, c’est l’avant-dernier !

— Non, ce n’est pas lui ! Notre ami a été blessé au côté et celui que vous nous montrez l’a été à la tête.

— Ah ! c’est à cause qu’il a la figure