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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/221

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— J’apprends qu’un de mes « pays » du 84e a reçu, par un contrebandier, des nouvelles de ma famille. Il m’attend demain pour me les communiquer, mais demain c’est mon tour de garde. Veux-tu que je te remplace aujourd’hui et tu prendras mon tour demain ?

Je déposai mon fusil, mon sabre et mon ceinturon et le laissai partir à ma place.

Le poste se tenait dans cette poudrière inachevée dont j’ai déjà parlé. On y était fort mal. Pour se réchauffer, il n’y avait d’autre ressource que d’allumer du feu à l’intérieur comme dans une hutte de sauvage. Or, ce feu, presque toujours de bois très humide, dégageant une fumée intense, deux seules places étaient possibles : celles de l’entrée, à droite et à gauche, où se tenaient le sergent et le caporal.

Évidemment, j’aurais pris celle-ci, sur laquelle s’installa le caporal Saunier. Il y était depuis quelques instants, lorsqu’un