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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/235

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matelas sur lequel je m’étendis tout fiévreux.

Avec quelle bonté je fus soigné, de quelles attentions je fus entouré, c’est ce que je n’oublierai de ma vie.

La médication fut sommaire et se composa presque exclusivement de tilleul bien chaud que m’apporta madame Anselme.

Pendant toute ma maladie, je restai dans une obscurité complète. Seule une porte entr’ouverte sur un compartiment voisin laissait filtrer assez de clarté pour guider les pas de mon excellente garde-malade.

À tout instant, mon repos était troublé par la chute des projectiles. Vingt-sept tombèrent sur la maison, deux d’entre eux allumèrent des incendies, heureusement vite éteints. Je croyais que nous resterions sous les décombres du logis. Dans mes rêveries de malade, je me demandais lequel serait préférable d’être écrasé par