Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

curieux ; demain, nous serons les « hébétés ».

Nous nous adressâmes à un officier du 45e dont la mine avenante nous engageait, pour savoir où présenter nos feuilles de route. Il nous répondit avec bonne grâce en nous indiquant un bâtiment qu’il nous dit être « la Place ». Au moment d’y entrer, un factionnaire nous barra le chemin en nous disant :

— Parlez au planton !

— Très bien, mon brave.

Nous étions encore en civil et nous trouvions chic de conserver encore des allures protectrices.

— Où est-il le planton ?

— Ça ne me regarde pas, parlez au planton !

Nous nous écarquillons les yeux, nous cherchons à droite, nous regardons à gauche, pas l’ombre de planton.

— Mais, mon ami, puisqu’il n’y a pas de planton, laissez-nous entrer.