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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/33

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— Vous n’entrerez pas ! Parlez au planton !

Cette petite plaisanterie faisait mine de se prolonger et je me demandais comment nous en sortirions, lorsque survint un sergent à qui j’en appelai.

— Ah ! je vois ce que c’est, nous dit-il, en riant de bon cœur, vous avez eu affaire à un nouveau. Il a été de faction hier à la porte du général et il avait pour consigne d’adresser les visiteurs au planton. Il s’est imaginé que cette consigne est immuable.

Un adjudant nous reçut qui nous toisa, examina nos papiers et nous indiqua la caserne où nous trouverions le vaguemestre chargé des formalités de l’incorporation.

Dans une rue sale et mal pavée, que creuse en son milieu un ruisseau noirâtre, au pied du château projetant son ombre imposante, se trouvait la caserne vers laquelle nous nous dirigions. La boucherie militaire était tout proche. Des