Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les premiers jours furent occupés par notre initiation au métier de soldat. Nous prenions un aussi vif intérêt à étudier le caractère de nos nouveaux camarades. Sauf de rares exceptions, nous ne trouvâmes que d’excellents cœurs et de braves garçons qui devinrent pour nous de véritables amis. J’ai déjà parlé de Buzon, Taupin, Desrois et Serpinet ; nous allions encore nous lier avec le brave sergent corse Loviconi, avec les caporaux Roussel, Saunier, Léraud. Par contre, dès le premier jour, nous avions pu deviner un ennemi dans le sergent Froideval, haineux, rongé d’envie, qui ne nous pardonnait pas de pouvoir échapper aux servitudes d’une stricte discipline. Il enrageait surtout de nous voir prendre nos repas au dehors. C’est à lui que nous dûmes, plus d’une fois, certains resserrements de consigne qui nous empêchaient les sorties du quartier. Dans ce cas, nous prenions nos repas à la cantine où l’on était assez