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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/59

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Lapostolet, une grande animation régnait sur la place. La consternation, l’indignation se lisaient sur tous les visages.

On se montrait une affiche manuscrite sur les murs de l’Hôtel de Ville : « Sedan est pris. L’Empereur est rendu. L’armée est prisonnière : 100 000 hommes, tous nos drapeaux, tous nos canons !… »

Quelques officiers d’artillerie entouraient l’affiche. Nous ne pouvions en approcher, mais nous entendîmes l’un d’eux qui disait, — C’est impossible ! C’est une fausse nouvelle ! 100 000 hommes ne se rendent pas ainsi. Il faudrait être un lâche ! L’Empereur n’est pas un lâche ! Un autre officier, reconnaissable à sa haute taille, à ses larges épaules pour le lieutenant-colonel Sauterot, gendre du maréchal Magnan, se détournait, la physionomie indignée. J’ai encore dans l’oreille le son de sa voix disant, au comble de l’irritation : — C’est faux ! faux ! archifaux !