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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/60

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Un voile de tristesse s’était répandu sur la ville. On se refusait à croire à un pareil désastre. Ce soir-là, il n’y eut ni rires ni plaisanteries à la chambrée.

Le lendemain, autre dépêche : La République est proclamée !

Alors, ce fut comme un éclair dans un ciel sombre. Une immense acclamation salua ce mot magique, ce mot réconfortant qui nous arrivait, portant avec lui les souvenirs de 1792, des engagés volontaires, des armées nationales repoussant l’étranger.

Les désastres étaient oubliés. Une ère nouvelle allait commencer. Tous les cœurs s’ouvraient à l’espérance.

Une collecte fut faite dans la chambrée. Quelques minutes après, à la fenêtre du milieu, flottait un superbe drapeau tricolore sur lequel mes camarades m’avaient chargé d’écrire en grosses lettres :

VIVE LA RÉPUBLIQUE