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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/61

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— Voulez-vous bien enlever cela ! s’écria le sergent Froideval, je vais vous en f… moi de la République !

— Ne touchez pas à ce drapeau !

Toute la compagnie, formant un rempart devant lui, s’apprêtait à le défendre. En face d’une telle unanimité, Froideval ne fut pas brillant. Tête basse, nous foudroyant en dessous de son vilain regard, il fit une piteuse retraite.

Le drapeau nous fut laissé jusqu’au lendemain.

Ce jour-là, à l’appel de midi, le capitaine Aillet nous informa officiellement de la proclamation de la République. Il nous dit quelques mots sur nos devoirs envers le nouveau gouvernement. Il nous fit comprendre que des manifestations individuelles, permises à la population civile, étaient hors de saison dans l’armée et constituaient une faute grave contre la discipline.