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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/69

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promis de marcher courageusement. Pour nous, c’était l’occasion de faire nos preuves de vaillants soldats et nous ne voulions pas fléchir.

Au début, tout allait bien. Nous étions près du bon capitaine Aillet dont l’œil bienveillant nous suivait et nous réconfortait. Nous avions à cœur de nous montrer dignes de l’intérêt qu’il nous portait. Mais, comme ce sac nous pesait sur les reins, comme ce fusil nous écrasait l’épaule ! Combien durs les godillots quand on sent venir les fatales ampoules !

Le soleil dardait. Nous cheminions sur une route blanche dont la réverbération nous brûlait les yeux tandis qu’une poussière intense nous desséchait la gorge. De chaque côté de la route, de superbes vignobles étageaient leur luxuriante végétation. Des grappes dorées, aux grains rebondis presque à portée de la main, excitaient notre convoitise. Hélas ! défense