Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ample provision de paille fraîche ou de foin odoriférant.

Ce soir-là, dans la grande maison claire aux boiseries de chêne à mi-hauteur du mur blanc, toute une famille était assise autour d’une longue table. On venait d’apporter, dans une large soupière en fer battu, une soupe à l’oignon et au pain bis dont l’âcre fumet surexcitait notre appétit.

Nous montrâmes notre billet de logement. Aussitôt ces braves gens se levèrent et nous invitèrent à nous asseoir sur les bancs qu’ils quittaient.

— Nous ne voulons pas vous déranger, leur dis-je. Nous ne vous demandons qu’un abri et de la lumière. Hors cela, nous avons tout ce qu’il nous faut.

Mais, nous faisant asseoir de force, ils nous prièrent d’accepter leur modeste souper. Pour nous, ce fut un festin. Outre la soupe à l’oignon, on mit sur la table un plantureux gâteau de pommes de terre