naient rares. Tandis que nous passions devant une pauvre cabane, une femme en sortit, les yeux hagards, la figure convulsée.
— Des soldats ! Des soldats ! criait-elle. Venez ! Entrez dans ma maison ! Donnez-moi des nouvelles de mon fils ! Il est à Metz ! Vous l’avez sûrement vu !
Une voisine était là, qui nous dit à voix basse que cette pauvre femme avait un fils dans l’armée de Bazaine. Son mari étant mort la semaine précédente, sa raison n’avait pu résister à cette nouvelle épreuve.
— Promettez-lui de voir son fils et de le lui ramener, nous disait la voisine.
Nous ne nous prêtions qu’à regret à cette triste comédie, mais la malheureuse nous comblait de bénédictions, nous prenait les mains qu’elle embrassait, les baignant de ses larmes.
— Que voulez-vous ? nous disait-elle,