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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/78

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teraient pour le repas du soir. Quelques bourgeois s’approchaient de nous, hésitants. Ils avaient tout à fait mine de vouloir nous faire quelque invitation. Mais, nous avions scrupule à laisser deviner notre misère, et la froideur avec laquelle nous accueillîmes leurs avances les déconcerta.

Cependant nos uniformes causaient un certain émoi : les curieux accouraient en nombre et une bande d’enfants nous suivait, très indiscrète.

Nous voulûmes, pour échapper à leur gênante curiosité, prendre un sentier montueux conduisant sur la plate-forme où se trouve cette étonnante tour qui fut renversée, sans que ses pierres se soient désagrégées et dans laquelle on peut passer comme dans un grand cylindre creux. Pour y parvenir, il faut gravir les jolis coteaux plantés de vigne qui entourent la ville. Nous en étions déjà assez loin. Déjà les maisons en bordure du chemin deve-