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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/88

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de franchir la porte de Brisach, on nous fit faire volte-face pour nous envoyer camper sur les glacis de la Miotte et de la Justice.

Au lieu du bon souper tout prêt à l’Hôtel Lapostolet, nous avions en perspective « la bidoche », comme disait Taupin, la bidoche de l’ordinaire à préparer, une viande dure qu’on venait d’abattre et dont les morceaux étaient jetés tout pantelants encore dans notre marmite.

Au lieu de la bonne table au couvert bien dressé que nous espérions, nous avions devant nous la corvée du bois à brûler pour faire la soupe et la cérémonie du dressage des tentes. La nuit nous prit avant la fin de ces préparatifs et nous eûmes une longue soirée pour commenter notre situation.

Il s’était passé des choses graves pendant notre expédition. Au général Cambriels, appelé au commandement de l’armée des Vosges, avait succédé le colonel Crouzat. Celui-ci, passé au commande-