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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/91

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séjour sous la tente. Quand ce n’était pas une gelée intense qui nous éveillait, des rafales de pluie nous chassaient de nos abris. Les piquets des tentes ne tenaient plus dans le sol détrempé, la toile mouillée s’abattait sur nous, les rêves que nous pouvions faire s’achevaient au milieu de noires flaques d’eau. Il fallait alors chercher nos effets, repêcher nos vivres ; la « boule de son » se transformait en éponge. Dur moment ! Pourtant, je dois dire que nous supportions tout cela philosophiquement et, le plus souvent, que nous trouvions moyen d’en rire.

Donc, notre séjour à Bessoncourt, marqué par une véritable lutte contre les éléments, se trouvait égayé par divers incidents, les plus divertissants provoqués par des gamineries de soldats chapardeurs.

À la distance où nous étions de Belfort, les provisions ne nous arrivaient pas toujours régulièrement et, souvent, il fallait