Aller au contenu

Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consistance. Ce même jour, à dix heures et demie du soir, on nous fit une distribution de quatre jours de vivres de campagne. À ne pouvoir s’y tromper, il s’agissait d’un départ. Le lendemain, défense aux hommes de toucher à ces vivres. C’était bien notre dernier espoir perdu.

À cette date, nous fûmes nommés caporaux. Déjà, à Burnhaupt, nous avions cousu à nos capotes les galons rouges de premier soldat.

Plusieurs fois le capitaine Aillet nous avait dit :

— Je vais vous nommer caporaux.

— Non, capitaine, nous vous prions de n’en rien faire. Nous n’avons pas la moindre ambition, nous savons que vous ne pouvez nous faire passer tous trois dans la même compagnie et la chose à laquelle nous tenons par-dessus tout, c’est à ne jamais nous séparer.

Le capitaine suivait toujours son idée.