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LA COMMISSION DU SÉNAT

Après cette citation textuelle de la réponse faite à nos dernières démarches par M. di San Giuliano, ministre des Affaires étrangères d’Italie, je concluais[1] : « Je vois, quant à moi, dans cette déclaration cordiale, le gage d’une solution prochaine des deux incidents (Très bien, très bien). Je ne doute pas qu’après la remise des passagers turcs… (Applaudissements répétés à droite, au centre, à gauche et sur divers bancs à l’extrême gauche) cette solution ne puisse intervenir directement dans une conversation amicale entre les deux gouvernements. Si, par aventure, il restait en suspens quelques points litigieux, la convention d’arbitrage du 25 décembre 1903 entre la France et l’Italie, convention ratifiée le 25 mars 1904 et renouvelée le 24 décembre 1908, offrirait un moyen tout naturel de régler à l’amiable les difficultés existantes (Applaudissements). Je me suis, je crois, suffisamment expliqué (Applaudissements). Comme le gouvernement italien, le gouvernement français est convaincu que ces deux incidents, si pénibles qu’ils soient, ne sauraient altérer ni troubler les relations amicales des deux pays (Très bien, très bien, à l’extrême gauche). Elles reposent sur la communauté des souvenirs et de la culture, sur l’affinité des races (Applaudissements à gauche, à l’extrême gauche et sur divers bancs au centre) et sur la solidarité d’un grand nombre d’intérêts essentiels (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs). Un nuage qui passe n’assombrira pas l’horizon. » (Applaudissements unanimes, vifs et répétés.)

Personne ne demanda la parole pour me ré-

  1. Journal officiel du 23 janvier 1912, p. 43-44.