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LA VICTOIRE

shing a fait une proposition en demandant qu’on mît un Américain à la tête du service. Loucheur développe les avantages d’une mise en commun, qui sont indéniables. Je spécifie qu’il faudrait, en tout cas, que la répartition se fît sous les ordres de Foch. Il est convenu que Loucheur étudiera le projet en ce sens. Après quoi, broutilles. Clemenceau plaisante et rudoie Pichon qui se met dans un trou.

Bouisson, commissaire aux transports maritimes, venu pour réclamer des locaux, expose ses doléances. Lebrun dit que, lui aussi, il couche sous les ponts.

Je signale quelques cas de propagande pacifiste venus à ma connaissance. Mme Hélène Brion a fait hier une conférence à Bourges. Clemenceau la croyait en prison, alors qu’elle a été condamnée avec sursis.

À onze heures le Conseil, commencé à dix heures, est terminé. La seule décision importante qui ait été prise, l’a été sans débat en une seule minute. Clémentel a proposé de dénoncer les traités de commerce qui contiennent la clause de la nation la plus favorisée. À vrai dire, la mesure avait déjà été étudiée il y a plus d’un an. Elle n’avait été retardée que pour permettre d’examiner s’il convenait de dénoncer à la fois les clauses douanières et les clauses relatives aux personnes. Cette question réservée a été tranchée par l’affirmative. Mais Clémentel n’a rien expliqué. Clemenceau n’a rien demandé et je me suis borné à rappeler l’étude et la discussion antérieures.

M. Henry Simond, de l’Echo de Paris, me présente le successeur d’Herbette, Géraud, qui signe Pertinax. Simond est préoccupé de la question des effectifs. Il me rapporte des propos pessimistes récemment tenus par Pétain. Il regrette la publication de Clemenceau dans l’affaire Sixte