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LES AVIONS DE BOMBARDEMENT

Deschanel, discours un peu court de Millerand, un peu long de Lacour-Gayet, quelconque de lord Derby, excellent de Bonin, éloquent et patriotique de G. Leygues.

Dumesnil est venu le matin m’entretenir de l’aviation. Nous sommes maintenant en mesure de faire en Allemagne des bombardements de jour, et en juillet notre aviation de bombardement de nuit sera également constituée. Je pense donc que Clemenceau va se décider aux représailles, lui qui a cru et qui a dit en Conseil, il y a quelques mois, que les Allemands ne viendraient plus sur Paris et qui, dans cette illusion, n’a pas voulu jusqu’ici qu’on allât chez eux. Or, les Anglais, ces jours-ci, ont bombardé Cologne en plein jour. Et l’émotion a été telle que le député de Cologne a immédiatement prié le gouvernement allemand de poursuivre des accords internationaux.


Samedi 25 mai.

Ni Clemenceau, ni Loucheur, ni Pams ne viennent me donner des nouvelles des grèves. Revault, député de Montmédy, qui a l’esprit toujours en éveil, me confie qu’il a inventé des mines aériennes et se plaint qu’à l’aviation, on ne l’écoute pas assez. Il trouve que la reconstitution des régions envahies traîne trop en longueur.

Laferre vient me parler de jeunes normaliens d’Alsace, venus à Paris et qu’on recevra cette semaine à l’École normale de la Seine.

Pol Neveux, assez triste d’être confiné à Toulouse, pour y garder ses bibliothèques réfugiées.


Dimanche 26 mai.

Dans la matinée vient, d’accord avec Clemenceau bien entendu, Pichon pour m’annoncer qu’il