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LA VICTOIRE

Le brave général Florentin, qui est âgé de quatre-vingt-deux ans et qui prend de très bonne grâce sa mise à la retraite de grand chancelier, vient me faire ses adieux.

Siben, avocat général, me parle des idées de son ami Chéradame sur la propagande à faire chez les Slaves d’Autriche.


Jeudi 27 juin.

Lara, du Gaulois, toujours dans un très bon état d’esprit, est cependant très ébranlé dans sa confiance au commandement et très affecté par la bataille de l’Aisne.

Le docteur Mac Farlan m’est présenté par Tardieu. C’est le secrétaire général des fédérations chrétiennes américaines, qui comprennent dix-huit millions de fidèles. Homme très simple et familier, accompagné d’un jeune aumônier protestant français militarisé. Il me remet un message des églises américaines pour le peuple français.

Fernand David me dit qu’il ne s’explique pas comment on parle autant du départ des ministères. Des maisons ont été réquisitionnées dans une multitude de villes. Hier, un capitaine envoyé par Jeanneney est venu demander à Sainsère de quels locaux j’aurais besoin en province. J’ai prié Sainsère de lui répondre que je ne quitterai pas Paris. Je fais la même réponse à Fernand David.


Vendredi 28 juin.

MM. Rébelliau, de l’Institut, et Gallois, de la Sorbonne, me présentent M. Martens, industriel américain d’origine russe, qui a établi un certain nombre de cartes agricoles, industrielles et économiques, et qu’ils voudraient voir adjoint à une mission de la France en Russie.

Depuis hier, les journaux sont remplis d’une