ce projet sans blesser les Chambres. Bref, Dubost tient tant à son discours que ni Pams, ni moi, nous ne croyons plus pouvoir nous opposer à une transaction. Nous proposons que les discours soient limités à cinq : président du Conseil municipal, ceux des présidents des Chambres, Pichon et le président de la République. Tous réduits à cinq ou six minutes de durée. Dubost accepte cette combinaison.
Ah ! protocole ! Ah ! vanités humaines ! Dubost m’a remis au cours de sa conversation deux nouvelles notes de Micheler.
Rault, préfet du Rhône, nommé conseiller d’État, mais non installé et laissé à Lyon jusqu’à la fin de la guerre, vient me remercier et me montrer des journaux lyonnais de toutes nuances qui félicitent le gouvernement de la décision.
Pams téléphone à Sainsère que tout est arrangé pour le 4, c’est à-dire que les présidents des Chambres parleront brièvement.
Mardi 2 juillet.
Conseil des ministres.
Clemenceau rapporte avec quelque imprudence un propos que le général Anthoine aurait tenu au général de Laguiche : « On aurait dû faire la paix l’an dernier, maintenant nous serons battus ».
Pour atténuer l’effet de ce propos pessimiste sur des esprits indécis, je dis qu’il a été tenu, si vraiment il l’a été, avant qu’on eût pu se rendre compte de l’importance du concours américain. Clemenceau, s’apercevant après coup de sa légèreté, recommande le silence à tous les ministres. Mais pierre lancée ne revient pas en arrière.
Clemenceau dit qu’Anthoine sera placé en congé de repos. « Pétain, ajoute-t-il, m’a demandé de prendre moi-même la responsabilité de cette mesure ; je la prends volontiers. Maintenant l’en-