Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/331

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évident que Clemenceau a voulu le remercier de son attitude envers lui.

Bérenger est, d’ailleurs, très intelligent. Il m’assure que grâce aux importations d’essences et aux constructions de bateaux-citernes, nous aurons les quantités nécessaires à la consommation, mais la distribution est encore mal faite à cause de la mauvaise répartition des dépôts et de l’insuffisance des transports. Nous causons de choses et d’autres et, comme je lui parle de l’opinion de Wilson sur l’accueil à faire à des propositions de paix, il répond qu’on aurait beaucoup de mal à obtenir du pays la continuation de la guerre si l’Allemagne offrait de restituer l’Alsace-Lorraine.

Le commandant Grandclément, qui a fini ses deux ans de mer sur l’Edgar-Quinet, est nommé commandant de port à Dunkerque.


Dimanche 25 août.

Loucheur, que j’ai convoqué, vient s’entretenir avec moi des questions de fabrication et des stocks. Pour les tanks, les Allemands en font 25 petits par jour ; nous aurons bientôt un nouveau type français. Pour les avions et les canons, la situation est également satisfaisante. Mais nos dernières opérations ont fortement entamé nos stocks de munitions. De 35 millions, les 75 sont tombés à 20 millions et on consomme tous les jours plus qu’on n’en charge. Il faut donc diminuer la consommation et augmenter la production.

Loucheur part mardi pour Londres avec Tardieu. Il est sûr, dit-il, d’obtenir de l’acier. Il va se battre surtout pour le charbon. Tardieu l’accompagne pour traiter la question du tonnage.


Lundi 26 août.

J’ai quitté Paris hier soir à neuf heures et demie gare de l’Est. Mon train a suivi la ligne libérée