Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/339

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des tanks, dites-leur que vous n’en avez pas assez, que nous en avons perdu, que les autres sont engagés dans la bataille. Mais encouragez-les à agir.

— Ah ! s’ils veulent agir sans notre aide, soit ! Mais des tanks et de l’ypérite, non, non ! Je n’attends rien de leur offensive. Je compte beaucoup sur celle de Salonique. J’ai offert à Lloyd George de lui envoyer Guillaumat pour achever de le convaincre. Et puis, j’ai envie de rendre le commandement en chef de l’armée d’Orient à Guillaumat. Franchet d’Esperey pourrait rester près de lui. Je nommerai ici au gouvernement militaire le général Ebener, qui est à Lyon. Au fond, je ne serais pas fâché de ne pas laisser Guillaumat à Paris. Le voilà qui s’est mis à faire du droit. Il suscite des difficultés à propos de la nouvelle inculpation de Charles Humbert : intelligences avec l’ennemi. Je crois qu’il est un peu ennuyé parce qu’il a été chef de cabinet de Messimy et parce que Messimy a connu le discours de Charles Humbert en juillet 1914 avant qu’il fût prononcé. Ah ! vous savez, j’ai obtenu de Foch qu’il parlât en chef à Pershing. Il l’a fait venir à Bombon et il lui a demandé des divisions pour la bataille. Cela s’est bien passé. C’est moi qui ai obtenu ce résultat ! Foch prenait trop de gants. Je voudrais bien qu’il fît ajourner l’opération de Saint-Mihiel. Les Américains en ont parlé à tout le monde. Il vaudrait mieux attaquer en Argonne, en prolongation de la ligne de combat actuelle ; mais enfin cela ne me regarde pas ; je laisse faire Foch. Seulement, je lui ai envoyé Mordacq aujourd’hui pour lui signaler des renseignements qui me viennent du G. Q. G. et d’après lesquels les Allemands prépareraient une contre-attaque. »

Réception du comte Ehrensward, nouveau ministre en Suède. Il nous fait, à Pichon et à moi,