Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
371
LA SYRIE ET CONSTANTINOPLE

et plus profitable qu’une offensive de grand style en Italie.

Une délégation des capitaines au long cours attire mon attention : 1o sur la pénurie des effectifs des états-majors de la marine marchande ; 2o sur la nécessité de reprendre des constructions ; 3o sur l’inconvénient de former des convois avec des navires de vitesse trop différente ; 4o sur l’insuffisance des décorations données à la marine marchande.

Romanos, ministre de Grèce, vient me remercier des félicitations télégraphiées à son roi, mais il est inquiet qu’on laisse trois divisions bulgares armées à la frontière turque et, d’autre part, il dit que Venizelos croit qu’un débarquement grec à Smyrne produirait les plus grands résultats. Romanos m’indique aussi qu’il craint que Franchet d’Esperey ne se soit laissé tromper par les Bulgares en leur laissant trois divisions mobilisées. Il ajoute que ce serait peut-être l’heure d’envoyer Jonnart à Salonique comme haut commissaire. Je réponds qu’il ne s’agit pas en ce moment de traiter des questions diplomatiques ni de négocier la paix. Il y a simplement armistice et toutes choses doivent rester en état. Il exprime l’espoir que les Grecs seront autorisés comme les autres Alliés à occuper des points stratégiques en Bulgarie. Je suis obligé, en l’absence de Clemenceau, d’éluder la question.


Jeudi 3 octobre.

Challe me rapporte que Foch l’a prié de me donner l’assurance que si notre offensive en Belgique paraissait arrêtée, c’était à cause du déplacement de notre artillerie.

Leygues trouve que Pichon, n’osant pas agir sur Clemenceau, ne défend pas assez nos intérêts contre les Anglais en Syrie. Il a malheureusement raison,