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LA VICTOIRE

de donner dès maintenant aux Libanais un avis sur le gouvernement du prince Saïd et que le mieux est de pouvoir leur répondre : « Nous voici, nous arrivons, » et d’envoyer dès maintenant la flotte française à Beyrouth. « C’est également mon opinion », me dit Leygues, et il me prie de faire venir Pichon pour en conférer avec lui. Dès l’arrivée du ministre des Affaires étrangères, Leygues et moi, nous lui donnons notre sentiment.

Il va en causer avec Clemenceau. Mais Clemenceau est parti pour Bombon.

Dans la soirée, Leygues me téléphone qu’il a vu Clemenceau et que celui-ci ne fait pas d’objections à l’envoi de nos bateaux en Syrie. Leygues donne donc l’ordre de répondre suivant notre formule.


Samedi 5 octobre.

Le ministre du Brésil me présente le colonel d’Habuco et une mission médicale militaire. Sur 160 membres, 150 ont eu la grippe espagnole dans la traversée de Dakar à Marseille.

Ma femme s’est éveillée ce matin avec une forte grippe et la fièvre. Notre docteur que j’ai fait venir annonce quinze jours de grippe et une congestion pulmonaire.

Le Quai d’Orsay reçoit le télégramme suivant :

« Agence télégraphique suisse a reçu de Vienne un télégramme officiel disant que l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et la Turquie avaient demandé un armistice en vue de négocier la paix sur la base des quatorze propositions du président Wilson, des quatre points mentionnés dans le discours de février et également sur la base du discours du 27 septembre. J’envoie à Votre Excellence cette information, qui me parvient à l’instant, sous les réserves d’usage.

« Dutasta. »