Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
432
LA VICTOIRE

une petite allocution très aimable, où il a parlé de mon rôle avec beaucoup de chaleur. Nous sommes montés à pied jusqu’au monument, par un temps radieux. Une estrade était aménagée. Foule très nombreuse et enthousiaste. Discours de l’adjoint, de Marcel Habert. Ensuite, défilé des vétérans, des autorités, des associations, etc.

Clemenceau est parti pour l’Angleterre, où il est reçu comme un roi. Sur les instances de Lloyd George, il s’est décidé à emmener le maréchal Foch. Le roi George, qui doit rester huit jours au milieu de ses armées, n’est cependant pas là pour recevoir Clemenceau. Il nous a dit : « Tant pis. Je ne serai pas là pour le recevoir. Il aurait pu prendre mes convenances. »

Lundi 2 décembre.

Ma maison militaire, composée pendant la guerre d’officiers en retraite, est forcée de me quitter. Duparge et Beaudemoulin sont d’ailleurs, comme généraux, atteints par la limite d’âge. J’offre le secrétariat général militaire de l’Élysée à Pénelon pour la nouvelle année.

Mardi 3 décembre.

Klotz m’annonce que les résultats de l’emprunt dépassent toutes les espérances. On a atteint 27 milliards 841 millions en nominal et 19 milliards 711 millions en effectif. On n’a pas encore tous les renseignements.

Lemery m’informe que la transformation du ministère de l’armement a supprimé un sous-secrétariat d’État. Il s’était mis d’accord avec Loucheur pour avoir des occupations nouvelles parmi celles qui passent du commerce à Loucheur ; mais Clemenceau, qui n’avait pas été consulté, a pris ombrage et Lemery croit devoir se retirer.

M. Haguenin, qui est à Berne, chargé d’un ser-