Dubost, de plus en plus influencé par le général Micheler.
Le professeur chirurgien Thomas Ionesco, frère de Také, trouve notre presse injuste pour son pays. « La Roumanie, dit-il, a fait tout son devoir, mais elle est dans un état désespéré. »
Lundi 25 février.
Deschanel m’expose le grand intérêt qu’il y aurait, d’après lui, à reprendre les relations diplomatiques avec le Vatican. Il croit que Clemenceau le pourrait aisément. Mais Clemenceau le voudra-t-il ? J’en doute.
Raux, préfet de Police, m’apporte des renseignements sur la « garde corse » de Caillaux. Il croit que l’affaire Malvy tourne non seulement à une flétrissure, mais à une condamnation. Il trouve Clemenceau trop indulgent pour la campagne pacifiste. Il n’a pas toutefois d’inquiétude pour l’ordre public à Paris.
Barthou me rapporte que, d’après Lescouvé, les charges se précisent contre Caillaux. L’Italien qui a servi d’intermédiaire avec Luxbourg est venu retrouver Caillaux à Mamers. Il est, du reste, lui-même inculpé et n’est en liberté que sous caution.
Mardi 26 février.
Avant le Conseil, Clemenceau, revenu du front, passe à mon cabinet. Il m’apporte d’excellentes impressions sur les troupes et particulièrement sur l’armée anglaise qui est, dit-il, admirable. Pétain lui a encore fait part de ses inquiétudes au sujet de l’armée de réserve. Clemenceau l’a rassuré. « Et, du reste, ajoute-t-il, les événements vont tout arranger. » Les décisions de Versailles se trouvent, en fait, anéanties. Je suis allé à Montreuil, j’ai causé longuement avec Haig. Avant