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LES RAIDS AÉRIENS

Bolo à la Préfecture de Police dans l’été 1916 et que c’est lui qui a fait saisir le chèque Duval. Il affirme également que c’est lui qui a arrêté presque tous les espions ; il se réclame de Noulens, de Lavisse et de Bouchardon. Ignace m’affirme que les commissions rogatoires envoyées en Italie dans l’affaire Caillaux ont fourni des renseignements importants.


Lundi 18 mars.

Clemenceau, revenu hier soir de Londres, me fait son compte rendu. Il est, me dit-il, assez satisfait. Mais les résolutions prises me paraissent encore bien vagues. On a voté une déclaration finale pour désavouer la paix russe. Elle a été rédigée par Clemenceau, et acceptée par les Anglais comme par les Italiens. C’est un bon article de l’Homme enchaîné.

Pour le Japon, il a été décidé qu’on enverrait au gouvernement du président Wilson des observations concertées. Pour la représentation en Russie, Balfour demeure défavorable, et la question ne fait pas un pas.

Quant aux divisions anglaises et françaises d’Italie, une commission composée du général Maistre, qui commande les troupes françaises, du général anglais et du général italien, examinera dans quelle mesure les effectifs peuvent être réduits. Enfin, pour l’armée de manœuvre, le principe posé par le Comité de Versailles a été maintenu, mais l’application a été renvoyée sine die.

En ce qui concerne les raids aériens, les Anglais ont tenu bon. Ils ont insisté sur la nécessité où nous ont mis les Allemands de bombarder les usines et les gens, même dans les villes ouvertes. « Je tâcherai d’obtenir que l’interpellation soit retirée », dit Clemenceau, qui commence à évoluer.

Je lui parle de nouveau de la question des pri-