Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/144

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Un télégramme de Rome nous apprend la mort du pape Pie X, dont la santé était chancelante depuis un an et qui a succombé à un catarrhe pulmonaire. Nous n’avons plus d’ambassadeur au Vatican, mais le gouvernement donne des instructions à M. Camille Barrère, ambassadeur auprès du Quirinal, pour qu’il se conforme, dans ses démarches de condoléances, à ce que fera le gouvernement anglais. MM. Viviani et Doumergue estiment, d’ailleurs, comme moi, qu’il y aura lieu pour eux de s’entendre, avant le Conclave, avec les cardinaux français. Ils sont d’avis de confier à M. Jules Cambon le soin de conférer officieusement à ce sujet avec le cardinal Amette, archevêque de Patois, grand prélat libéral et admirable patriote. M. Barrère croit que le cardinal Ferrata, ancien nonce à Paris, aurait des chances sérieuses d’être élu et qu’il serait désirable qu’il recueillit les voix des cardinaux français. Je l’ai beaucoup fréquenté autrefois, lorsque, ministre de l’Instruction publique, j’étais en même temps ministre des Cultes, et que se rencontraient dans mon antichambre des professeurs, des évêques et des artistes. Il connaît la France et il l’estime. Mais il ne faudrait pas qu’il apparût comme notre candidat. Ce serait son échec assuré31.



28. Télégrammes d’Anvers, 19 août, n° 230, reçu 22 h 55 ; nos 231, 232.
29. Anvers, nos 233 et 234.
30. Anvers, nos 242, 244, 245, 246, 247.
31. De Rome, n° 369, 20 août.


Vendredi 21 août

C’est, une fois encore, par les journaux que j’apprends une nouvelle désolante, sur laquelle j’arrache à grand’peine quelques détails au G. Q. G. Nos troupes de la 2e armée se sont heurtées devant Morhange à des positions fortement organisées