Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/148

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qu’après son retour de Rome. Je lui laisse à cet égard toute liberté de décision.

La situation empire en Belgique. L’armée von Klück a occupé Bruxelles et imposé à la ville une contribution de guerre de deux cents millions33. Un gros de cavalerie avec artillerie se dirige sur Courtrai. Les communications ont été coupées entre Anvers et Gand.

Seuls, les télégrammes de Serbie paraissent satisfaisants34. Les Autrichiens seraient en pleine déroute sur la ligne Losniza — Lesnitza. Le colonel Fournier mande de Kraguiewatz à M. Boppe : « Les troupes austro-hongroises qui avaient franchi la Drina, complètement battues, se retirent en désordre, poursuivies par les Serbes, dont l’artillerie bombarde les ponts militaires sur la Drina. La victoire serbe est complète. Nombreux trophées restés entre les mains des vainqueurs. »

Les marchandages continuent à Constantinople sous le nom de négociations35. Djavid Bey a dit à M. Bompard que les adversaires de la politique française au sein du cabinet ottoman apportent des promesses mirifiques de l’Allemagne, et lui reprochent, à lui Djavid, ainsi qu’à Djemal Pacha et au grand vizir, de leur faire opposition, sans jamais rien offrir au nom des puissances de la Triple-Entente. Djavid Bey voudrait, pour leur répondre, être autorisé à faire, à son tour, une promesse positive, comme, par exemple, celle de la suppression des capitulations. « Vous avez pu constater vous-même, pendant votre séjour à Paris, a remarqué M. Bompard, que nous étions