Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/149

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disposés à aller très loin dans cette voie. » Djavid Bey a conclu que le mieux, pour mettre fin aux tergiversations du cabinet turc, serait qu’il survint un succès caractéristique des armées françaises en Belgique. Là-dessus, M. Bompard est tombé d’accord avec lui. La Turquie est, comme tant d’autres, toute prête à voler au secours de la victoire.

Saisi de réclamations analogues, M. Sazonoff a déclaré à M. Paléologue36 qu’il était disposé à garantir pour quinze, vingt ou même cinquante ans (pourquoi pour si peu de temps ?) l’intégrité de l’Empire ottoman, qu’il étudierait volontiers un régime judiciaire qui permettrait d’abolir, avec quelque transition, le régime des capitulations et qu’il examinerait, en outre, avec bienveillance, les propositions que présenterait le gouvernement turc à l’effet de recouvrir son indépendance économique. Souhaitons que ces assurances russes retiennent la Turquie dans la neutralité, mais les combats serbes, qui nous apportent de nouvelles déceptions, vont remonter à Constantinople, comme partout, les affaires des Empires du Centre. On s’était trop hâté à Nisch et à Kraguievatz de chanter victoire. Aux divisions serbes engagées, l’ennemi a opposé des forces plus considérables qu’on ne l’avait d’abord cru. Les opérations reprennent dans des conditions beaucoup moins favorables37.



32. Il a repris le mot dans l’Echo de Paris.
33. D’Anvers, n° 252.
34. De Nisch, n° 88.
35. De Thérapia, nos 346, 347, 348.
36. De Saint-Pétersbourg, nos 469 et 470.
37. De Nisch, nos 86 et 90.


Samedi 22 août

J’avais écrit hier après-midi au ministre de la Guerre pour réclamer des informations précises