Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/270

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Paris2. C’est bien lui cependant qui l’a voulu.

Delcassé tient, me dit-il, de sir Francis Bertie que lord Kitchener a télégraphié à French dans le sens indiqué par Joffre. Le gouvernement anglais demande quand les opérations commenceront. Nous l’informons qu’elles commencent ce matin même. L’armée Maunoury est aux prises avec l’ennemi. Gallieni fait savoir à Millerand que les premières rencontres ne nous sont pas défavorables. Déjà, French, prévenu avant Kitchener, appuie notre mouvement.

Le ministre de la Guerre informe le Conseil qu’un pigeon voyageur, venu de Maubeuge à Paris, a fidèlement apporté à son colombier natal cette triste nouvelle que trois forts sont écrasés, que toutes les positions sont intenables, que dans la ville investie et bombardée par l’artillerie lourde, l’infanterie est impuissante et que la situation est extrêmement critique… Et il y a vingt-cinq mille hommes à Maubeuge, dont plusieurs milliers de l’active ! Que serait-ce, si l’on enfermait des troupes entre les vieilles fortifications de Paris ?

Viviani, un peu nerveux aujourd’hui, se plaint en séance du Conseil d’être constamment relancé, à propos du décret de clôture, par les sénateurs et députés présents à Bordeaux. La plupart désireraient, au moins, qu’on utilisât leurs services dans quelques emplois importants. M. Denys Cochin, parmi cent autres, voudrait être chargé, au Quai d’Orsay, du sous-secrétariat d’État, qui était confié à M. Abel Ferry, actuellement mobilisé. Je continue moi-même à souhaiter que,