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pour tenter une dernière démarche auprès du roi Carol8. Le roi Carol le recevra bien et ne s’engagera point. États-Unis, Italie, Roumanie, ce sont des neutres qui choisiront eux-mêmes leur heure et qu’il est préférable de ne pas harceler de questions importunes.



3. Télégramme du commissaire central au ministre de l’Intérieur. Télégramme du préfet de la Marne.
4. De Petrograd, n° 631.
5. De Petrograd, n° 633.
6. De Petrograd, n° 634.
7. De Rome, n° 457.
8. De M. Blondel, Bucarest, 19 septembre, reçu le 20 à Bordeaux, n° 129.


Lundi 21 septembre

« Pourquoi, demandé-je aux ministres, pourquoi restons-nous à Bordeaux ? Paris n’est, sans doute, pas à l’abri d’un retour offensif de l’ennemi, mais le camp retranché est dégagé et nous n’avons plus de motifs de prolonger notre séjour en Gironde. - Peut-être, dit Millerand, mais Joffre préfère que nous restions encore. » Joffre n’est pas seul, je crois, à être de ce sentiment. Les bureaux, surtout ceux du ministère de la Guerre, ont pris leurs habitudes à Bordeaux et ils ajournent autant que possible un nouveau déménagement. Je suis donc condamné à patienter encore. Les officiers de liaison sont astreints, de leur côté, à faire chaque jour un long trajet en automobile pour maintenir un contact permanent entre le gouvernement et le G. Q. G. Ce ne sont vraiment pas là des conditions de travail bien satisfaisantes.

Aujourd’hui encore, le colonel Pénelon nous arrive, chargé, suivant l’usage, de nous annoncer que « tout va bien ». Il reconnaît cependant qu’on a perdu trois jours sur le programme d’abord arrêté. Le chef d’état-major de Joffre, le général Berthelot, voulait exécuter la manœuvre par la droite. Elle a été impossible. On espérait que le XIIIe