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La Serbie nous supplie de lui envoyer des canons de montagne10. Notre pauvreté ne nous permet malheureusement guère de faire des libéralités à nos amis.



9. De M. Blondel, nos 139 et 140.
10. De Nisch, n° 169.


Jeudi 24 septembre

Joffre a demandé télégraphiquement au ministre de la Guerre l’autorisation de s’adjoindre, comme ad latus, le général Foch, avec succession assurée. Chaque fois que le colonel Pénelon me parle de Foch, il me répète : « C’est le dieu de la guerre ! » Il est incontestablement, de tous les subordonnés de Joffre, celui en qui ceux qui le connaissent mettent le plus d’espoir. Mais, en vertu d’une décision qui n’a pas été rapportée, le successeur désigné de Joffre est Gallieni. La situation du gouverneur militaire de Paris est dès aujourd’hui trop importante pour qu’on puisse le placer en seconde ligne à côté du général en chef. Ils ont à peu près le même âge et Joffre a été, aux colonies, sous les ordres de Gallieni. La personnalité de celui-ci s’accommoderait mal d’un poste subalterne. D’autre part, si Foch reçoit, dès maintenant, une promesse d’héritage, Gallieni se trouvera privé du droit éventuel qui lui a été reconnu, et il n’aura pas lieu d’en être très satisfait. Cependant Joffre, qui fait face à une tâche écrasante, a certainement besoin d’un second, et il serait impossible d’en trouver un meilleur que Foch. Nous nous réservons d’examiner cette grave et délicate question au Conseil des ministres.

À la suite des dévastations de la Meuse, mon ami René Grosdidier, sénateur, maire de Commercy,