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Mercredi 14 octobre

Nouvelles visites d’hôpitaux. Ils regorgent de plus en plus, hélas ! de blessés. Je suis toujours en admiration devant l’énergie morale de ces braves gens.

Nous attendons anxieusement des détails sur les opérations russes. Mais nous ne savons rien. « La bataille, télégraphie M. Paléologue19, continue avec violence. Les pertes sont considérables des deux côtés. Je regrette de ne pouvoir vous envoyer des renseignements plus précis sur l’action générale qui paraît engagée de Sandomir à Varsovie. La consigne de silence imposée par le grand-duc Nicolas s’étend jusqu’à l’état-major général à Pétersbourg. » Le gouvernement anglais, qui n’est pas plus renseigné que nous, nous fait part de ses inquiétudes20.



19. De Petrograd, n° 742.
20. De M. Paul Cambon, 13 octobre, n° 848.


Jeudi 15 octobre

Grises et monotones, mes journées s’écoulent dans l’attente et la tristesse. Je n’ai pas encore obtenu du gouvernement qu’il décidât notre retour à Paris. Plusieurs ministres seraient très favorables à cette détermination, mais Millerand et ses collaborateurs du ministère de la Guerre ont pris leurs habitudes de travail à Bordeaux. Ils redoutent la gêne et les retards d’un nouveau déménagement. Je passe donc mon temps, le matin à présider les Conseils, l’après-midi à étudier les affaires. Tout