Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/404

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types sont commandés. Un programme de fabrication est prévu jusque fin mars pour des avions de reconnaissance, pour le service d’artillerie et de corps d’armée, pour des avions de bombardement. En ce qui concerne ces derniers, on compte arriver en janvier à 100 appareils, en février à 150, mais c’est encore bien modeste en regard du nombre indispensable. La défense aérienne du camp retranché de Paris est maintenant assurée par une escadrille mixte composée de trois avions Voisin armés et de six avions à grande vitesse, capables de s’élever très rapidement et munis de fusils automatiques, par deux canons de 75 à tir vertical sur automobiles et par des postes téléphoniques en communication directe avec le Bourget.

Un de nos plus braves aviateurs militaires était M. Reymond, sénateur de la Loire. Il vient d’être grièvement blessé en survolant les lignes ennemies au nord de Toul. Il a dû atterrir en avant de notre front et pour le dégager, nos troupes ont eu à livrer un violent combat. Quoique mortellement atteint, il a pu donner le résultat de sa mission. Il a été ramené à l’hôpital de Toul, où MM. Briand et Sarraut l’ont vu sur son lit d’agonie.

Le colonel Pénelon m’entretient de nouveaux projets du commandant en chef : une attaque par l’armée de Maud’huy, une nouvelle offensive en Alsace, mais rien d’immédiat ni de précis. Je voudrais aller enfin, le plus tôt possible, aux armées, puisque aujourd’hui, ni au centre, ni à l’est, je ne risque de déranger personne. Il n’y a, en ce moment, de combats importants qu’autour d’Ypres, où le général Foch vient d’ordonner une attaque générale. Mais convenances prises de Viviani, de Millerand et de Joffre, mon projet