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Lundi 26 octobre

M. Paul Cambon télégraphie que les étudiants de Glasgow m’ont élu à l’unanimité Lord Rector de l’Université. J’irai les remercier un jour, quand les Anglais et nous, nous aurons remporté la victoire.

Les forces allemandes qui avaient franchi l’Yser entre Nieuport et Dixmude n’ont pu progresser. À l’ouest de la Vistule et au nord de la Pilica, les Allemands ont été rejetés sur Loviez, Skier-nevice et Rava. France, Belgique et Russie peuvent donc respirer quelques heures.

Aujourd’hui, à Paris, s’est tenue, sous la présidence de M. Paul Appell, la séance annuelle des cinq académies. Elle a été très belle et très émouvante. On y a entendu de beaux et patriotiques discours de MM. Appell, René Doumic, Homolle, Lacour-Gayet, et je n’ai pas eu le droit d’être là pour les applaudir.


Mardi 27 octobre

Pour éviter de nouveaux incidents, Millerand a préféré ne pas garder M. Caillaux aux armées. Il l’a remis, comme payeur, à la disposition du ministre des Finances et, pour calmer sa soif d’action personnelle, Ribot l’a mis lui-même à la disposition du ministre du Commerce, M. Thomson, qui compte bien lui confier une mission sur l’autre rive de l’Atlantique.

De manière à contenir les Allemands sur l’Yser, le commandement belge a donné l’ordre d’inonder tout le terrain compris entre le fleuve et le remblai de la voie ferrée ; les écluses, de Nieuport ont été ouvertes et, docilement, l’eau est venue barrer la route à l’ennemi.