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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/442

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trouver officiellement en guerre avec les Turcs, elle compte proclamer son protectorat sur l’Égypte et destituer le khédive, dont l’attitude devient de plus en plus équivoque. Le cabinet de Londres nous prévient de ses intentions. En retour de notre acquiescement, nous lui demandons de reconnaître notre protectorat marocain, auquel il n’a pas encore adhéré depuis 1912, malgré notre accord du 8 avril 1904, parce qu’il a lié cette reconnaissance à un règlement définitif de la question de Tanger. Il promet aujourd’hui volontiers de donner son adhésion à notre protectorat, si l’Angleterre établit le sien en Égypte7.

M. Klobukowski a télégraphié du Havre8 : « M. de Broqueville, avec qui je me suis entretenu ce matin, me confirme la profonde et salutaire impression produite au grand quartier général belge par la visite du président de la République au roi des Belges et à la reine. » Cette visite était, à tous points de vue, obligatoire pour moi, et, si j’ai un regret, c’est qu’elle ait été si longtemps retardée. Il était nécessaire que je pusse dire au roi, devant le monde, que la France lie son sort à celui de la Belgique.

Le grand-duc Nicolas télégraphie aujourd’hui même au général Joffre9 : « Faisant suite à nos succès sur la Vistule, une victoire complète vient d’être remportée par nos troupes. Les Autrichiens sont en déroute sur tout le front de la Ga-licie. La manœuvre stratégique que je vous avais fait connaître au début de son exécution se trouve ainsi heureusement accomplie, couronnée incontestablement