Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

autour de Verdun. Nous avons résisté partout ; mais il semble bien que, partout aussi, ce sont eux qui ont l’initiative de la manœuvre.

M. Bratiano a déclaré au ministre de Russie â Bucarest que la Roumanie est prête à marcher immédiatement contre l’Autriche, si les trois puissances alliées la garantissent contre les conséquences d’une agression éventuelle de la Bulgarie et si elles lui promettent leur aide pour faire venir d’Amérique une importante fourniture d’approvisionnements militaires. « Attendez, nous dit M. Sazonoff, je vais vous soumettre un projet de réponse, » et il nous en communique un qui, sans donner à M. Bratiano aucune garantie, contient de nouvelles promesses en faveur de la Bulgarie15. Le cabinet le juge complètement inefficace.



15. Petrograd, n° 906.

Dimanche 15 novembre

Mauvaises nouvelles du Maroc. Le général Lyautey télégraphie que le 13 novembre, aux environs de Kenifra, un détachement commandé par le colonel Leverdure a été assailli par cinq cents rebelles et anéanti. Une batterie nous a été prise. Le colonel Duplessis est parti de Tadla pour se porter au secours de la petite garnison de Kenifra. Le général Henrys prend la même direction. Mais, en admettant que Kenifra tienne jusqu’à l’arrivée des renforts, la situation est brusquement devenue critique et le général Lyautey redoute la répercussion de ce grave incident sur l’état d’esprit des indigènes. Il demande qu’on reconstitue son artillerie et, comme il n’y a plus au Maroc