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ses directeurs sans lui en référer. En droit strict, il a raison, puisque seul il est responsable. Mais je lui réponds que nous sommes en guerre, que je suis incomplètement informé et que j’entends ne rien négliger pour l’être davantage.

Sir George Buchanan a été chargé par le gouvernement britannique de déclarer à M. Sazonoff que la conduite de la Turquie dans la crise européenne a déterminé l’Angleterre à considérer que « la question des détroits et celle de Constanti-nople devraient être résolues conformément aux vœux de la Russie ». M. Sazonoff a reçu cette assurance « avec la plus vive satisfaction18 ». Sans doute. Mais cette satisfaction, nous ne pouvons guère la partager. Les ministres et moi, nous nous expliquons mal comment la Grande-Bretagne, sans nous consulter, a ainsi donné blanc-seing à la Russie dans une question qui intéresse tous les Alliés, que les Russes n’ont jamais abordée sans arrière-pensée, et sur laquelle la France a toujours refusé de s’engager.



18. De Petrograd, n° 915.


Mercredi 18 novembre

Le général Hirschauer, directeur de l’aéronautique, m’envoie les nouveaux renseignements que j’ai demandés au ministre de la Guerre sur la défense aérienne de Paris. Le centre de protection du Bourget comporte maintenant treize avions armés de mitrailleuses ou de fusils automatiques, une vingtaine de pilotes, une quarantaine d’hommes de troupe. Il y a des postes de vigies dans les gares. Ils sont reliés par le téléphone au gouvernement militaire. La liaison est également