Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/465

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même sans mauvaise intention, des renseignements à son gendre sur ce qui se passe en France.

M. Bratiano a dit à M. Blondel qu’il était convaincu qu’il existait d’ores et déjà un accord secret entre la Bulgarie et l’Autriche. Il en a donné comme preuve nouvelle l’achat que la Bulgarie vient de faire d’une flottille autrichienne sur le Danube : cette flottille battra désormais pavillon bulgare ; elle doit servir à transporter des munitions et des produits alimentaires d’Autriche en Bulgarie et, sans doute, aussi en Turquie. M. Bratiano assimile cette opération à celle qui a fait entrer le Gœben et le Breslau dans la marine turque23.

Un peu avant neuf heures du soir, nous quittons Bordeaux, Mme Poincaré et moi, par train spécial. J’irai demain aux armées avec les présidents des Chambres. Je reviendrai dans quelques jours à Bordeaux pour en ramener définitivement, je l’espère, le gouvernement et les administrations. Mais ma femme n’y retournera point ; elle restera à Paris. Nous emmenons donc avec nous la plupart des domestiques. Nous emmenons aussi nos bêtes familières, qui se sont senties si dépaysées, pendant près de trois mois, à la préfecture de la Gironde.



23. De Bucarest, n° 242.