Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/469

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d’ordre et de méthode, dont les bienfaisants effets se sont étendus de la stratégie à la tactique, une sagesse froide et avisée, qui sait toujours parer à l’imprévu, une force d’âme que rien n’ébranle, une sérénité dont l’exemple salutaire répand partout la confiance et l’espoir.

« Je répondrai, j’en suis sûr, à vos désirs intimes en ne séparant pas de vous, dans mes félicitations, vos fidèles collaborateurs du grand quartier général, appelés à préparer, sous votre commandement suprême, les opérations de chaque jour et absorbés, comme vous, dans leur tâche sacrée. Mais, par delà les officiers et les hommes qui m’entourent en ce moment, ma pensée va rejoindre sur toute la ligne du front, des Vosges à la mer du Nord, les admirables troupes auxquelles je dois rendre, demain et les jours suivants, une nouvelle visite, et je traduirai certainement, mon cher général, votre propre sentiment, si je reporte sur l’ensemble des armées une part de l’honneur que vous avez mérité.

« Dans les rudes semaines que vous venez de passer, vous avez consolidé et prolongé, par la défense des Flandres, la brillante victoire de la Marne ; et grâce à l’heureuse impulsion que vous avez su donner autour de vous, tout a conspiré à vous assurer de nouveaux succès : une parfaite unité de vues dans le commandement, une solidarité active entre les armées alliées, un judicieux emploi des formations, une coordination rationnelle des différentes armes ; mais, ce qui a plus particulièrement servi vos nobles desseins, c’est cette incomparable énergie morale qui se dégage de l’âme française et qui met en mouvement tous les ressorts de l’armée.