Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/51

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Je désirerais que cela fût dit au gouvernement belge et qu’on lui donnât l’assurance que cet appui ne sera pas le seul. Nous lui demanderions, en échange, de continuer l’action déjà si brillamment commencée au nord de l’aile gauche de nos armées. Signé : JOFFRE. »

MM. Viviani, Doumergue et Messimy, auxquels je communique cette lettre et qui trouvent, d’ailleurs, qu’elle aurait dû être adressée au ministre de la Guerre, et non à moi, vont chercher à presser l’état-major britannique. M. Doumergue télégraphie à Londres. D’accord avec les ministres, j’adresse, d’autre part, au roi des Belges, un message que lui porte un officier précédemment attaché à ma maison militaire, le colonel Aldebert : « Cher et grand ami, le général Joffre m’écrit qu’il a constaté avec une vive admiration l’énergie que les troupes belges ont déjà déployée au cours de la campagne… (Je reproduis ici le dernier paragraphe de la lettre du général en chef et je continue) : Votre Majesté a répondu, d’avance, à l’espoir que m’exprime le général Joffre, puisqu’elle a fait connaître à M. Berthelot son intention de poursuivre la guerre jusqu’à ce que le territoire belge soit entièrement libéré. Avec un sens très juste des nécessités militaires, Votre Majesté a émis, devant M. Berthelot, l’opinion que l’armée française devait attendre la concentration totale de ses forces avant de prendre l’offensive. Mais le jour est, sans doute, assez prochain où nos troupes seront en mesure de commencer la marche en avant. Votre Majesté pensera certainement, comme moi, qu’il sera utile pour les deux armées de pouvoir, à ce moment, coordonner leur action. Pour assurer la liaison entre le corps anglais et nos