Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/52

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armées, il a été décidé, d’un commun accord, que des officiers anglais seraient attachés à l’état-major français et réciproquement. Le gouvernement de la République souhaiterait que Votre Majesté consentit à adopter, pour la durée de la campagne en Belgique, une combinaison analogue. Je serais très heureux de mettre à la disposition de Votre Majesté trois officiers qui seraient placés sous vos ordres et auxquels vous pourriez donner les renseignements nécessaires. De son côté, le général Joffre accueillerait bien volontiers dans son état-major deux ou trois officiers belges, au gré de Votre Majesté. De cette manière, la coordination des programmes à exécuter de conserve par les deux armées, fraternellement unies, serait parfaitement assurée, en même temps que serait maintenue l’entière liberté de chacun des deux commandements. Je prie Votre Majesté de ne trouver dans ma démarche qu’un nouveau témoignage du profond désir qu’a le gouvernement français de voir les armées belges marcher bientôt à la victoire aux côtés des nôtres. Croyez, cher et grand ami, à mes sentiments dévoués. »

Mais, déjà, ce n’est plus seulement la Belgique qui est envahie ; c’est aussi, sur plusieurs points, l’Est de la France. Le préfet de Meurthe-et-Moselle télégraphie au ministre de l’Intérieur: « Suis sans nouvelles de Briey, toutes communications étant interrompues avec cette sous-préfecture, dont le bureau de poste a été évacué le 4 courant… Le 5 août, l’infanterie allemande franchit la frontière à Homécourt, à moins de cinq kilomètres de Briey. Le 6, les Allemands s’avancèrent du côté de Conflans, où ils doivent se trouver en ce moment. Ce mouvement de l’ennemi me parait comporter