Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/511

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le Saint-Père de cette pensée miséricordieuse, le gouvernement impérial a répondu qu’il ne pouvait acquiescer à un armistice, d’abord parce que la Noël orthodoxe ne coïncide pas avec la Noël catholique et puis, parce qu’il n’aurait aucune confiance dans l’engagement que souscrirait l’Allemagne28. Les troupes russes ne songent donc pas à se reposer, mais, de crainte qu’elles ne prennent prétexte de notre inaction pour interrompre leurs offensives, Joffre adresse aujourd’hui à ses armées une instruction générale très importante (Instruction n° 8). Il y constate que la reconstitution de nos unités et de nos approvisionnements en munitions est en voie d’achèvement. Il ressort, en outre, dit-il, de nombreux indices, que les Allemands ont transporté vers la Pologne une partie de leurs forces. « Le moment est donc venu, déclare-t-il, de reprendre l’offensive pour rejeter l’ennemi vers le nord-est et préparer une action ultérieure de notre part sur ses communications. Cette offensive revêtira la forme de deux attaques principales, se développant dans les zones les plus favorables. L’une partant de la région d’Arras, en direction de Cambrai et de Douai, sera conduite par la 10e armée renforcée ; l’autre, en Champagne, aura pour direction Attigny et sera menée par la 4e armée renforcée. » Le général en chef prévoit, en même temps, un certain nombre d’actions secondaires sur les autres parties du front. Par l’ensemble de ces attaques combinées, il espère encore rejeter l’ennemi vers le nord-est et même lui couper ensuite les communications avec l’Allemagne. Mais cette « guerre