Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/512

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de siège » dont Joffre parlait hier lorsqu’il s’adressait au grand-duc Nicolas, va-t-elle pouvoir aussi vite se transformer en guerre de mouvement ?

Quoi qu’il advienne, nous déménageons cette fois, sans esprit de retour. Je quitte Bordeaux ce soir avec mes officiers, mes collaborateurs, mon personnel domestique, mes chevaux et mes voitures. Je vais retrouver ma femme à Paris. Nous ne laissons derrière nous que Millerand et ses bureaux, qui, malgré le consentement de Joffre, ne se décident pas encore à rentrer. Viviani revient avec moi dans mon train. Nous nous entretenons du malheureux différend qui paraît avoir éclaté entre le G. Q. G. et Gallieni. Viviani voudrait, comme moi, que le gouverneur ne fût pas mis dans l’obligation de quitter son poste. Ce pénible désaccord gâte la satisfaction que j’éprouve à me rapprocher des armées. Mais, du moins, nous allons pouvoir maintenant voir de plus près les hommes et les choses. Ce changement d’optique aura, sans doute, son utilité.



28. De Petrograd, n° 1054.